15/01/2006---ONU-AEIA-OMSNM
Retour au sommaire ACMEDIASTchernobyl mon amour
L'ONU a commis un remarquable rapport de 600 pages en septembre 2005, pour "requantifier" les effets de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. En 600 pages d'expertises, le nombre des victimes est fixé à seulement 4000.

A en croire les auteurs, difficiles à identifier car le rapport n'est pas signé, un des plus graves problèmes serait le "désordre psychologique" s'exprimant par "manque de confiance dans son propre état de santé, .. craintes exagérées pour l'espérance-vie"

Cette évaluation à 4000 du nombre de victimes correspond au chiffre qu'a toujours suggéré l'AEIA (Nobelisée en 2005). Le rapport de l'ONU s'appuie fortement sur des propos de spécialistes de l'OMS. Il y a juste un petit problème dans ce bel édifice : selon un accord signé en 1959 entre l'AEIA et l'OMS, les programmes de recherche de l'OMS sur le nucléaire doivent faire l'objet d'une "concertation" avec l'AEIA. En clair l'Organisation Mondiale de la Santé perd son indépendance dès qu'elle veut parler du nucléaire.

Quelques rappels et réactions :

Andry Serdiouk, ministre ukrainien de la santé en 1997, avait indiqué que 12 519 personnes envoyées à Tchernobyl pour murer le réacteur nucléaire et nettoyer la zone contaminée étaient décédées dans les douze ans ayant suivi la catastrophe.

Selon une expertise du Conseil de l'Europe réalisée en 1997, 3 millions de personnes avaient été irradiées dans la région.

Greenpeace international : "C'est une honte que l'AIEA étouffe l'impact de l'accident industriel le plus grave de l'histoire de l'humanité. Nier les conséquences réelles n'est pas seulement insultant pour les milliers de victimes -à qui l'on assure qu'elles sont malades de stress ou de peur irrationnelle- mais cela conduit aussi à des recommandations dangereuses, à reloger des gens dans des zones contaminées."

L'organisation écologiste norvégienne Bellona a dénoncé le rapport de l'ONU en ces termes : "Le bilan des victimes prévisibles de l'accident nucléaire de Tchernobyl publié par des experts de l'ONU, ne représente qu'une toute petite fraction de la réalité". Nils Boehmer, physicien nucléaire de cette organisation, a déclaré : "Il est facile d'obtenir les chiffres que l'on veut. Je suis sceptique quant à la nature des informations qui nous sont fournies. L'AIEA a pour fonction de promouvoir l'usage du nucléaire à des fins civiles. Elle a tout intérêt à minimiser le bilan.".
15/01/2006---ONU-AEIA-OMSNM
Retour au sommaire ACMEDIASTchernobyl mon amour