12/06/02Gilles ParisLe MondeWV
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Le terrorisme-kamikaze palestinien est donc le fruit du désespoir et non de la haine, il ne prouve que l'incapacité des uns et non l'inhumanité des autres. Pour faire bonne mesure, l'auteur cite longuement des responsables du Fatah et du Hamas ...

Une journaliste de CBS, Barbara Victor vient démolir les théories du Monde dans un ouvrage intitulé "Shahidas. Les femmes kamikazes de Palestine". Elle a enquêté concrètement, interviewant les familles, les amis, les kamikazes elles mêmes quand elles ne sont pas parvenues à leur fin. La conclusion est bien loin de la vision de Gilles Paris :

"Je découvris au cours de mon enquête que toutes, y compris la cinquantaine de femmes qui avaient tenté sans succès de commettre un attentat suicide, avaient traversé des tragédies personnelles si graves que leurs conditions de vie étaient devenues intenables au sein de leur propre culture et de leur propre société. J'appris également pendant les nombreux mois que je passai en Cisjordanie, à Gaza et en Israël, que ces femmes avaient toutes, sans exception, été recrutées et formées par des hommes qu'il s'agisse d'un parent en qui elles avaient confiance, d'un enseignant respecté ou d'un chef religieux estimé. Plus troublant encore était le fait que ces hommes (...) réussirent à les convaincre qu'en raison des erreurs qu'elles - ou un des membres de leur famille - avaient commises, le seul moyen de se racheter et de laver le nom des siens était de mourir en shahida pour la cause palestinienne."

Et quelles sont ces "fautes" ? L'une a été répudiée, une autre avait refusé un mariage, une troisième est tombée enceinte hors mariage, ... Et au fil des pages on découvre comment l'inégalité homme-femme dans la société arabe est exploitée par les faiseurs de martyrs.

La position du Hamas est édifiante, après avoir condamné l'idée qu'une femme puisse accéder au rang de "martyr", le cheikh Yassine et ses acolytes édictèrent une fatwa favorable. Ne souhaitant probablement pas promettre un harem de 50 puceaux (pour faire le pendant de ce qui est promis aux hommes...), ils inventèrent une "récompense" qui en dit long : "Au paradis, les femmes sont pleinement satisfaites (..) parce qu'il n'y pas plus de compétition entre hommes et femmes"

Dernier point : tant qu'il y aura de braves gens - comme Gilles Paris - pour légitimer le massacre de civils, on ne voit pas pourquoi le phénomène prendrait fin.

12/06/02Gilles ParisLe MondeWV
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